Karine Gloanec Maurin (S&D). – Madame la Présidente, définir le prochain cadre financier pluriannuel de l’Union européenne, c’est bien sûr voter un budget, mais c’est aussi tracer les contours d’une ambition politique. Or, les prises de parole se succèdent pour le déplorer: la pérennité de l’Union européenne n’a jamais été aussi menacée. La crise de confiance exprimée par nos concitoyens européens nous amène tous à nous interroger. Le conflit idéologique qui frappe aujourd’hui notre Union pour la première fois depuis la fin de la guerre froide nous oblige à soutenir un projet ambitieux et, donc, un budget renforcé.
Ainsi, je m’adresse particulièrement à la représentante de la présidence du Conseil. Il est temps de sortir de la posture thatchérienne des États pour relever comme il se doit les défis auxquels l’Europe, notre Europe, est confrontée. Il nous faut bien sûr conserver, au moins à leur niveau actuel, les politiques historiques de solidarité de l’Union européenne que sont la politique agricole commune et la politique de cohésion.
Il nous faut consacrer des politiques ambitieuses pour la jeunesse, notre recherche, nos infrastructures. Il nous faut être à l’avant-garde de la transition vers un monde économiquement et écologiquement plus juste avec des ressources propres et une fiscalité propre.
Dans la dynamique insufflée par les deux corapporteurs que je tiens une nouvelle fois à remercier pour leur ténacité, la commission des budgets met aux voix de l’assemblée un travail collectif et collégial, le fruit d’un accord obtenu entre quatre groupes politiques, faut-il le souligner.