Bien sûr, « Dieu est un fumeur de havanes », « L’amour, c’est comme une cigarette », et Jacques Higelin et San Severino l’ont merveilleusement chantée. Mais au-delà de cette image romantique, nous ne devons pas oublier que le tabagisme fait, à l’heure actuelle, près de six millions de victimes par an dans le monde, dont 700 000 en Europe. Ce chiffre pourrait atteindre huit millions en 2030, de quoi mettre la nostalgie de côté.
« Parce que le tabac rend dépendant, notre responsabilité est d’empêcher l’entrée des jeunes dans le tabagisme : 70 % des fumeurs commencent avant l’âge de 18 ans, et 94 % avant 25 ans », insiste Gilles Pargneaux.
« Le chemin pour aboutir à une révision ambitieuse de cette directive a été long tant les lobbys en face sont puissants », ajoute l’eurodéputé. « Mais notre collègue socialiste, Linda Mc Avan, a réussi à créer une majorité pour garantir une bonne protection de la santé publique. Parmi les avancées obtenues, je tiens à souligner :
– l’ajout d’un avertissement sanitaire – texte et image – couvrant 65 % des faces avant et arrière des paquets de cigarettes et de tabac à rouler ;
– l’interdiction des cigarettes aromatisées à compter de 2016, avec cependant une période transitoire pour le menthol jusqu’à 2020 ;
– l’interdiction des paquets en forme de rouge à lèvres ou de parfum ;
– l’interdiction du recours à des termes tels que « léger » ;
– l’encadrement des cigarettes électroniques qui pourront être considérées soit comme un médicament, soit comme un produit du tabac afin de préserver les règlementations nationales déjà en vigueur. Dans le premier cas, elles devront être soumises à une autorisation de mise sur le marché. Dans le second cas, elles devront respecter certaines limites : 20mg/ml pour la concentration en nicotine, 10ml pour la taille des bouteilles de recharge ;
– la possibilité pour les Etats membres d’adopter un conditionnement neutre ou d’interdire la vente à distance transfrontalière ».
« J’aime autant Lucky Luke avec une cigarette au bec qu’avec un brin d’herbe, et je n’ai aucun regret pour les salles de restaurant enfumées. L’histoire jugera ce qui constitue déjà pour moi un nouveau pas pour la liberté, car je ne connais pas de fumeur libre ! », conclut Gilles Pargneaux.