L’Europe est le théâtre d’une montée inquiétante des propos homophobes violents et haineux. Or, alors que le rapport de la députée socialiste française Martine Roure sur « l’année européenne de l’égalité des chances pour tous » a été adopté à une majorité absolue il y a un mois à peine, force est de constater qu’égaux en droit, les hommes et les femmes ne le sont pas toujours dans les faits. Face à ce phénomène, le Parlement européen réagit et a aujourd’hui voté à une majorité absolue une résolution contre l’homophobie en Europe.
Des anathèmes sont lancés contre certains de nos concitoyens, voire, comble de l’abomination, de véritables passages à tabac ont conduit à la mort de plusieurs personnes en Europe, pour le simple fait qu’ils sont homosexuels.
« L’Europe repose sur des valeurs absolues, la tolérance, l’humanisme et l’égalité. L’Europe c’est la lutte contre les discriminations et le respect des droits. La Charte des Droits fondamentaux interdit toute discrimination sur la base de l’orientation sexuelle. Prenons aujourd’hui un engagement ferme afin que toutes ces formes d’intolérance soient activement dénoncées et combattues« , a plaidé en session plénière à Strasbourg l’eurodéputée lyonnaise Martine Roure, par ailleurs coordinatrice socialiste de la commission parlementaire des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures. « Ces fondamentaux ne supportent aucune exception, ils s’imposent à nous simplement et les autorités doivent les défendre quand ils sont attaqués, coûte que coûte. »
« L’Union européenne se doit de réagir face à cette homophobie que certains Etats membres de l’Union européenne ne se cachent pas de vouloir légaliser, ajoute Adeline Hazan, membre de la même commission parlementaire. Cela met en péril l’intégrité de l’Europe toute entière et des valeurs auxquelles le peuple européen adhère, nous ne pouvons pas le tolérer« .
« Nous avons le devoir de résistance contre la haine et le rejet de l’autre« , poursuit Martine Roure. Et de reprendre les paroles du pasteur NIEMÖLLER, résistant allemand :
« Quand ils sont venus arrêter mon voisin communiste, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste.
Quand ils sont venus arrêter mon voisin tzigane, je n’ai rien dit, je n’étais pas tzigane.
Quand ils sont venus arrêter mon voisin juif, je n’ai rien dit, je n’étais pas juif.
Quand ils sont venus m’arrêter, il n’y avait plus personne pour me défendre ».
Strasbourg, le 18 janvier 2006