Emmanuel Maurel, au nom du groupe S&D. – Monsieur le Président, Madame la commissaire, Madame la rapporteure, chers collègues, je pense que, sur tous les bancs de cette Assemblée, nous avons le même objectif, qui est d’aider concrètement et durablement la Tunisie et le peuple tunisien. Cela a été dit, mais il faut quand même le rappeler, parce que c’est important pour nous, Européens: la Tunisie est à la fois le berceau et le symbole du Printemps arabe et c’est l’un des seuls pays qui est aujourd’hui en mesure de réussir sa transition démocratique.
Mais bien sûr – et Mme de Sarnez a eu raison de le rappeler –, la Tunisie est confrontée à des défis considérables: défi politique avec la menace terroriste, défi économique et social avec un chômage de masse et le tourisme qui s’effondre. Bref, la question qui se pose à nous est de savoir comment nous pouvons aider concrètement et durablement les Tunisiens.
La première chose – et c’est rappelé dans le texte –, ce sont des aides financières exceptionnelles. De nombreux États membres s’y sont engagés. La deuxième chose, que nous pouvons faire maintenant, dans l’urgence et de façon temporaire, est l’extension des quotas d’huile d’olive à droit nul. Sur ce point, je voudrais que nous ayons un débat sincère entre collègues. Je ne crois pas, compte tenu de la faible importance de l’huile d’olive tunisienne sur le marché européen, que cela aura un impact sur les prix ou même sur les producteurs européens. Je crois que c’est une mesure temporaire d’urgence, qui peut donner un peu d’air à l’économie tunisienne.
Enfin, il y a cet accord de libre-échange. Je tiens absolument à ce que nous disions qu’il s’agit avant tout d’un partenariat qui n’est pas seulement économique, mais politique. Et qu’est-ce que cela suppose? Cela suppose, bien sûr, qu’il soit symétrique et progressif, cela suppose aussi – et là je m’adresse à Madame la commissaire, car je sais qu’elle en a conscience – une association de tous les instants de la société civile, qui a parfois des raisons d’être inquiète, et il faut la rassurer. Il faut que, d’une certaine façon, l’Europe fasse la preuve, dans cet accord, que ce n’est pas business as usual, mais qu’il y a un impératif politique que nous avons pris en compte et que nous essayons de mettre en œuvre à cette occasion. Je pense qu’il faut être à la hauteur de l’enjeu, mais aussi à la hauteur des espérances et des aspirations du peuple tunisien.