Catherine Trautmann (S&D). – Messieurs les Présidents, chers collègues, c’est une bouffée d’oxygène salutaire qui a été décidée à Bruxelles, et même s’il reste beaucoup à faire, les conclusions de ce sommet marquent la fin d’une époque et représentent la première étape d’un renouveau pour nos citoyens, celui d’une Europe qui se donne les moyens d’être plus juste et plus solidaire.
La question de la croissance n’est plus un tabou et la discussion sur les grandes orientations économiques est désormais actée. L’Union européenne ne pourra sortir de l’ornière de la crise sans casser le cercle vicieux de l’austérité, qui condamnerait les États membres à une récession sans fin. Je me félicite que cette pensée pleine de bon sens politique se retrouve enfin dans les conclusions et je me réjouis que la France et son Président Hollande ait contribué à ce rééquilibrage politique et à s’engager sur la voie d’une intégration solidaire.
Mais si l’espoir est essentiel, c’est la mise en œuvre concrète qui rétablira durablement la confiance. Avec les 120 milliards d’euros mobilisés dans le cadre du pacte pour la croissance et l’emploi, les 10 milliards d’euros de recapitalisation de la Banque européenne d’investissement, qui permettront la mise en place des obligations pour financer des projets, le Parlement européen doit être entendu sur un cadre financier cohérent et sur les ressources propres. La mobilisation du FESF et le lancement du mécanisme européen de stabilité, dont nous aurions souhaité qu’il soit doté de la licence bancaire, représentent l’urgence n° 1 pour l’Espagne et l’Italie, sans oublier les citoyens grecs durement touchés par la crise.
La mise en place rapide du superviseur bancaire de la zone euro n’est qu’une première étape de l’union bancaire, que le Parlement appelle de ses vœux. Nous ne pourrons nous contenter, par ailleurs, d’une taxe limitée sur les transactions financières, même si sa mise en œuvre dans le cadre de la coopération renforcée peut constituer une première étape. Ainsi, nous attendons beaucoup du prochain Conseil européen, où le groupe des quatre – quatre présidents, bien sûr – devra proposer une feuille de route ambitieuse pour faire progresser l’union économique et monétaire et permettre de résorber définitivement la crise de la dette souveraine et l’instabilité de la zone euro.