Mesures d’accompagnement pour la banane – rapport Goerens
Monsieur le Président, chers collègues,
Le titre de ce débat peut susciter un certain optimisme, puisqu’il s’agit en théorie de définir les modalités de l’aide aux pays ACP producteurs de bananes. La réalité est toute autre, et je tiens à dire que la façon dont ils ont été traités sur l’ensemble de ce dossier est tout simplement inacceptable.
Il faut d’abord garder à l’esprit que la banane est un secteur vital pour de nombreux pays africains et des caraïbes. Or, malgré cela, ils ont fait l’effort d’accepter à l’OMC un accord baissant à 114 euros par tonne le tarif douanier européen, pour mettre fin à un long conflit avec les pays producteurs latino-américains. Mais la Commission semble avoir « oublié » de les informer des négociations bilatérales en cours avec ces mêmes pays, sur la base d’un tarif bien plus bas, à 75 euros la tonne.
Autant dire que les conséquences commerciales de ces accords seront majeures, dans un contexte où l’essentiel du marché européen de la banane est déjà détenu par les multinationales basées en Amérique latine. Face à cette situation, lors de la dernière session plénière de l’Assemblée ACP-UE à Tenerife, tous les membres avaient adopté, à l’unisson, une déclaration demandant des mesures de soutien rapidement débloquées et adaptées aux besoins des producteurs. De retour à Bruxelles ou à Strasbourg, je constate malheureusement sans surprise que la droite fait marche arrière, et refuse même toute référence à cette déclaration. Je suis fatigué de ce double-jeu, mais je crains surtout que cette fatigue soit partagée par ceux qui sont nos partenaires historiques, et qui ne croient plus en notre volonté de réellement soutenir leur développement.