Madame la Vice-Présidente,
Monsieur le Commissaire,
Chers Collègues,
Je tiens à remercier la rapportrice, Mme Balzani, pour la cohérence de sa proposition de résolution sur les orientations générales pour le budget 2012. Cette proposition porte un message politique clair : c’est parce qu’il a pleinement conscience des contraintes budgétaires qui pèsent sur l’Union européenne et qui la conduisent sûrement dans le mur que le Parlement appelle dès aujourd’hui à l’adoption d’un budget 2012 à la mesure des défis politiques, économiques et sociaux actuels.
A l’heure où les Etats-membres discutent de la mise en œuvre de mesures d’austérité supplémentaires alors même que leur corollaire est une augmentation du chômage structurel en Europe, le Parlement, de ce côté-ci de l’Assemblée, entend montrer son engagement au côté des milliers de salariés qui, aujourd’hui, défilent dans les rues de Bruxelles pour signifier leur rejet de ces mesures économiques et sociales discutables et injustes.
La mise en cohérence du budget communautaire, pour la première fois de manière claire en 2012, avec les objectifs de la stratégie UE 2020, permet de remettre au cœur des politiques communautaires l’emploi et de la croissance, en rappelant que la stratégie UE 2020 fixe notamment comme objectif un taux d’emploi de la population active à 75%.
Mais ne nous leurrons pas, contrairement à ce que vous avez déclaré, Monsieur le Commissaire, dans la presse française, en anticipation des positions des parlementaires sur ce sujet : cette procédure budgétaire sera longue et difficile : déjà les Etats-membres ont fait part de leur vision à court terme du budget, prônant la rigueur, appelant à la limitation de leur contribution au financement de l’action communautaire. Leur approche intergouvernementale ne reconnait pas l’Union européenne comme vecteur de valeur ajoutée, et la considère uniquement comme un coût supplémentaire plutôt que comme un allié pour des politiques ambitieuses au service des citoyens.
Ne nous y trompons pas : la procédure budgétaire 2012 sera de nouveau un aperçu des manœuvres en cours pour la définition du futur cadre financier pluriannuel. Or, avec un budget qui ne représente que 2% des dépenses publiques dans l’Union européenne, il sera difficile de développer des politiques ambitieuses dans tous les secteurs… On assiste déjà à des débats houleux, pour savoir de qui, entre la PAC et la politique de cohésion, sera dépouillée… c’est mettre en opposition les citoyens, alors qu’une vision à long terme de l’Europe devrait les amener à les fédérer.
C’est pourquoi je réitère, auprès de la Commission, la demande de nous faire, avant l’été, des propositions véritablement ambitieuses pour de nouvelles ressources propres pour l’Union, seule issue pour lui donner les moyens de ses ambitions.