Isabelle Thomas (S&D). – Madame la Présidente, permettez-moi un peu d’ironie pour saluer l’ingéniosité de nos dirigeants européens, car même si je soutiens la proposition, vraiment, avancer un milliard d’euros à la Grèce, pour lui demander en contrepartie de mieux liquider son patrimoine public et de détruire son tissu social et ses retraites, tout cela sans offrir la moindre solution pérenne à l’économie grecque, décidément ce n’est pas cher payé.
J’aurais souhaité que nos négociateurs soient aussi inventifs face aux Américains dans la négociation sur le traité transatlantique mais il semble que, de nos jours, l’Europe soit forte contre les faibles et faible contre les forts.
Je sais que la Commission ne pouvait pas proposer mieux mais permettez-moi de douter, non du bien fondé de ce préfinancement, mais de sa sincérité budgétaire.
Nous avons 24 milliards de factures impayées en perspective cette année, qui paiera ce milliard? Les États qui ont pris cette décision? Nous savons ici qu’ils n’ajouteront pas un euro. Soit, de nouveau, ce seront des porteurs de projets qui ne verront pas leurs factures payées avant longtemps, soit cet engagement restera lettre morte.
C’en est assez de ces décisions des États membres sans responsabilité budgétaire. Oui, il faut voter cette aide exceptionnelle, mais la meilleure façon d’aider durablement la Grèce, c’est d’annuler une partie de cette dette insoutenable et inique.