Les eurodéputés socialistes et démocrates proposent dix actions pour une nouvelle stratégie sociale ambitieuse afin d’améliorer la vie quotidienne des citoyens européens frappés de plein fouet par la crise.

 

Dans un document d’orientation adopté aujourd’hui,  ils dénoncent le développement « antisocial » de l’Union européenne et jugent que cette évolution n’est pas « une conséquence inévitable de la crise mais bien le résultat d’un choix politique délibéré des majorités de droite qui dominent actuellement les institutions européennes ».

 

Qualifiant cet agenda antisocial de « moralement honteux » parce qu’il « punit les salariés et les personnes les plus vulnérables pour les pêchés des banquiers », les députés progressistes estiment que « ce détournement du projet européen portera un préjudice durable aux perspectives d’une plus grande intégration » et qu’il « augmentera le potentiel électoral des partis nationalistes, populistes et europhobes ».

 

Le document préparé par les vice-présidents du groupe S&D, Rovana Plumb et Stephen Hughes, appelle à un changement de direction de l’Europe et à la mise en oeuvre d’une stratégie sociale ambitieuse pour « garantir des droits sociaux forts pour tous et instaurer une véritable égalité entre les hommes et les femmes. »

 

Le document complet est disponible: www.socialistsanddemocrats.eu (Cliquez ici)

 

Les dix actions clés sont les suivantes:

 

1. La liberté économique dans le marché unique doit être compatible avec le respect des législations les plus avancées sur le travail, y compris l’égalité salariale et les droits syndicaux;

2. Tous les travailleurs doivent être protégés contre les horaires de travail excessifs;

3. Les ressortissants des pays tiers qui travaillent dans l’UE doivent avoir les mêmes droits que les citoyens européens;

4. Garantir et renforcer les règles sur la santé et la sécurité au travail là où c’est nécessaire;

5. Des mesures spécifiques européennes sont nécessaires pour éradiquer la pauvreté, lutter contre l’exclusion sociale et corriger le manque d’accès à l’éducation;

6. L’achèvement du marché unique exige le renforcement de sa dimension sociale. Le marché n’est pas  l’objectif en soi mais le moyen d’améliorer la qualité de vie des citoyens européens;

7. Les restructurations industrielles, bien que souvent inévitables, doivent être encadrées par des règles et des politiques européennes afin de les rendre socialement décentes;

8. En dépit de progrès, beaucoup reste à faire pour garantir le respect des principes de l’égalité de traitement et de non discrimination;

9. L’UE doit développer une stratégie de durabilité et d’égalité sociale des retraites afin d’éviter l’obligation de travailler plus longtemps et des retraites moins élevées;

10. L’égalité des salaires entre hommes et femmes dont l’écart peut atteindre 25% dans certains pays de l’UE reste un problème central auquel il convient de remédier à travers un programme d’action pour l’égalité entre hommes et femmes.

 

« Pour des millions de citoyens aujourd’hui, la crise rime avec chômage et austérité. La cure imposée par la majorité des gouvernements conservateurs en Europe pour réduire les déficits et le poids de la dette entraîne baisse des salaires, des retraites et du pouvoir d’achat et un sous investissement dans la santé, l’éducation et les services sociaux, entraînant un accroissement des inégalités.

 

Aujourd’hui, c’est le modèle social européen tout entier qui est menacé.

 

C »est pourquoi nous avons besoin d’urgence d’une nouvelle stratégie sociale. Nous sommes convaincus que cette stratégie en dix points est une bonne base sur laquelle pourra s’appuyer la Commission européenne. Nous attendons d’elle des propositions qui défendent les droits sociaux et le progrès social. Celles-ci sont nécessaires si nous voulons que le modèle social européen reste une référence au niveau mondial, pour la promotion d’une plus grande justice sociale », ont déclaré Rovana Plumb et Stephen Hughes dans un communiqué conjoint.