L’année dernière, ce sont plus de 500 000 salariés qui ont été touchés par des restructurations. Le Parlement européen a voté aujourd’hui une résolution à l’initiative des socialistes européens sur les conséquences économiques et sociales de la restructuration d’entreprises en Europe, à peine deux mois après l’adoption du rapport d’initiative de son eurodéputé socialiste Jean-Louis Cottigny visant à la fois “à accompagner les salariés et les entreprises, mais aussi à sanctionner les restructurations qui n’ont aucune autre vocation que la recherche de profit immédiat au mépris de la dignité des travailleurs”.
« Les restructurations, si elles sont nécessaires au maintien de la compétitivité économique de nos entreprises elles n’en sont pas moins fortes en conséquence humaine« , explique Jean-Louis Cottigny, membre de la commission parlementaire de l’emploi et des affaires sociales. « Dans le cas de Général Motors, comme pour de nombreuses autres restructurations, les citoyens européens attendent une réponse forte de l’Union. Monsieur Barroso a demandé à la nouvelle présidence finlandaise d’incarner « L’Europe des résultats« . L’Europe des résultats commence ici, dans cet hémicycle, avec un signe fort adressé aux salariés, aujourd’hui dans la détresse. On peut effectivement se dire, que des mesures d’accompagnement doivent être prises, de la formation, des aides mais ça ne suffit pas… »
Selon lui, l’Europe doit défendre son modèle social, un modèle qui n’est pas basé que sur l’argent et le profit. Le modèle social européen c’est avant tout un ensemble de valeurs. Il est basé sur l’égalité, la protection des travailleurs et la garantie de bonnes conditions de travail. Ce modèle au-delà de le défendre, « nous devons l’exporter, dire au monde qu’il y a une alternative au tout libéralisme« .
« Aujourd’hui c’est l’entreprise automobile qui est touchée, l’année dernière à peu près à la même époque, c’était l’industrie textile. Il ne s’agit pas de faire l’éloge funèbre de pans de notre industrie chaque année, il est temps pour nous de réagir… »
Les mesures qu’il préconisait dans son rapport pourraient aujourd’hui s’appliquer parfaitement au cas de Général Motors, notamment en ce qui concerne le remboursement des aides de l’Union et celles des Etats membres.
« Il faut mettre en place un réel contrôle de l’utilisation des fonds européens, dit Jean-Louis Cottigny. On ne peut plus accepter que l’argent de l’Europe serve à financer le tourisme à la subvention et qu’il serve ainsi à participer aux financements de délocalisations. » Ces subventions pourront être réclamées aux entreprises qui ne pourront prétendre pendant un délai de sept ans à aucune autre aide des pouvoirs publics.
L’harmonisation à terme des systèmes des Etats membres dans les domaines fiscaux et sociaux permettra aussi de lutter efficacement contre les différentes formes de dumping social intra communautaire qui sont aussi source de délocalisations et de restructurations.
Strasbourg, le 6 juillet 2006