Sylvie Guillaume (S&D). – Monsieur le Président, notre débat s’est focalisé, c’est bien normal, sur la situation grecque et la zone euro. Plus exactement, nous avons échangé, nous nous sommes affrontés sur les deux seules questions qui comptent. Quelle direction voulons-nous donner à l’Union européenne? Que faisons-nous ensemble et comment le faisons-nous?
Je serai peut-être la seule à le faire, mais je souhaiterais revenir sur les conclusions du Conseil de juin sur la question migratoire. Vous verrez qu’elles génèrent le même type d’interrogations – et cela concerne aussi la Grèce. Face à une situation de crise aussi aiguë, qui concerne des centaines de milliers de personnes, sommes-nous capables de faire une analyse commune? Sommes-nous capables de dépasser nos égoïsmes nationaux et sommes-nous capables de proposer des solutions? Et surtout, quelle volonté politique commune et solidaire y mettons-nous?
Tous les États membres s’engagent à s’accorder, pour fin juillet, sur une répartition de demandeurs d’asiles et de réfugiés. Même si les principes semblent acquis, c’est un jeu de dupes qui se joue, puisque les modalités sont dans le flou. Pas de caractère obligatoire du mécanisme de répartition, pas de critères de répartition définis par la Commission. Le Conseil veut expérimenter un nouveau concept, celui de la générosité à géométrie variable. À la fin de l’addition, je ne suis pas sûre que ce compte, et c’est un peu sordide, sera bon. Par cet engagement, le Conseil fait peut-être un grand pas, mais notre Europe n’en fait qu’un tout petit, car elle revient aux égoïsmes nationaux, et nous savons que cette attitude n’est pas responsable.