Les eurodéputés des commissions des affaires économiques et monétaires et du budget du Parlement européen ont approuvé lundi soir une feuille de route qui décrit les conditions et les modalités d’un « budget » pour la zone euro, capable d’assurer la stabilité à long terme de l’Union économique et monétaire (UEM ).
Le rapport de Pervenche Berès (S&D) et Reimer Böge (PPE) invite la Commission européenne à présenter une proposition dès 2017.
Il sera voté en séance plénière jeudi prochain avec les deux autres rapports qui traitent de l’avenir de l’UE, trois rapports qui constituent la contribution du Parlement européen au 60ème anniversaire du traité de Rome en mars prochain.
« Face aux différentes crises et aux défis mondiaux auxquels l’UE est confrontée aujourd’hui, la zone euro doit renforcer son intégration et tirer le meilleur parti de sa monnaie dès que possible. La « capacité budgétaire » est l’un des outils nouveaux et nécessaires pour stabiliser à long terme la zone euro », a déclaré la députée socialiste française Pervenche Berès après le vote.
« C’est un instrument de solidarité indispensable pour aider les économies de la zone euro à absorber les chocs macroéconomiques et à converger à nouveau. Il permettra d’offrir des incitations pour effectuer des réformes structurelles favorables à la croissance. La réalisation de l’union bancaire et la création d’une union des Marchés des capitaux accroîtront la stabilité à long terme de la zone euro et sa résilience face aux chocs extérieurs.
« Le Mécanisme européen de stabilité (MES), qui a été mis en place au milieu de la crise financière, devra être intégré au Traité et disposer de capacités de prêt et d’emprunt et d’un mandat clairement défini pour absorber les chocs asymétriques et symétriques. Le commissaire chargé des affaires économiques et monétaires devrait avoir une double fonction et présider l’Eurogroupe. Ces avancées, la zone euro doit les faire maintenant».
Le négociateur du groupe S&D pour la commission du budget, Paul Tang, a ajouté :
« Avec cette feuille de route, les eurodéputés reconnaissent que l’euro dans sa conception actuelle n’est pas en mesure d’atteindre les objectifs de plein emploi et de stabilité. De nouveaux outils sont nécessaires ».
« Une capacité fiscale est la clé pour une meilleure allocation des investissements dans la zone euro. La responsabilité démocratique devrait quant à elle, être améliorée par le renforcement du rôle des parlements européens et nationaux »