En 2006, la précédente délégation socialiste française avait voté contre les perspectives financières pour les années 2007-2013 : « le Parlement européen avait accepté du bout des lèvres ce qu’il considérait déjà comme un budget de résignation, et cela à la condition express d’une révision en profondeur à mi-parcours« , rappelle Estelle Grelier, membre de la commission du budget.
« Le Parlement européen a été trompé« , estime l’eurodéputée : « nous attendions une révision de tous les aspects liés aux dépenses et aux recettes de l’Union européenne pour fin 2008-début 2009. Les propositions faites par la Commission européenne ne sont arrivées qu’en mars 2010 : techniques, elles consistent en de simples adaptations au Traité de Lisbonne, et elles reprennent le cadre financier dont tout le monde constate les limites « .
Par le vote du rapport Böge, le Parlement européen dénonce cette trahison, par la Commission européenne et le Conseil, des engagements passés. « La situation est intenable« , ajoute l’eurodéputée : « alors que le Traité de Lisbonne accorde de nouvelles prérogatives à l’Union européenne, que des projets européens de grande envergure sont souhaités et annoncés par les Etats-membres, la Commission et le Conseil refusent de revoir les plafonds de dépenses, ce qui est très paradoxal et révèle leur vision étriquée du projet européen« .
Pour Catherine Trautmann, présidente de la délégation socialiste française, « la crise impose plus d’Europe : pour cela, le budget européen doit être renforcé en remplaçant l’actuel cadre financier, contraint et inadapté. Il est temps de respecter nos traités qui stipulent que « l’Union se donne les moyens de ses objectifs« . Avec une très large majorité des membres du Parlement européen, nous défendons la nécessité de ressources propres comme les eurobonds. Les Etats membres doivent admettre que la valeur ajoutée des politiques européennes est un moyen essentiel de contenir les dépenses nationales« .