Christine Revault d’Allonnes Bonnefoy (S&D). – Monsieur le Président, l’Union européenne est la région du monde la plus avancée en matière de normes environnementales et de lutte contre le changement climatique. Cela ne veut pas dire qu’elle doit se reposer sur ses lauriers. Au contraire, cela l’oblige à aller toujours plus loin pour ouvrir la voie et, surtout, faire en sorte que tous ses États membres respectent et appliquent la législation.
À cet égard, la stratégie européenne pour une mobilité à faibles émissions se doit d’être ambitieuse et globale. Le rapport sur lequel nous voterons dans quelques heures est exigeant et réaliste. Il propose des pistes d’actions concrètes. C’est un document sur lequel les législateurs pourront s’appuyer au moment de décliner nos intentions en textes à force obligatoire.
Son champ est trop large pour entrer dans les détails en une minute trente. C’est pourquoi je me concentrerai sur une dimension qui me paraît essentielle: l’application des principes du «pollueur-payeur» et de l’«utilisateur-payeur». Les transports génèrent de la pollution, c’est un fait, et même si l’on peut essayer de la diminuer, elle ne sera jamais nulle. Les transports nécessiteront toujours des infrastructures ad hoc, d’autant plus que les véhicules sont de plus en plus sophistiqués.
Cependant, on peut essayer de diminuer la pollution à la source, mais pour que cela soit fait efficacement, il faut un objectif minimum contraignant pour les constructeurs, sinon cela restera un vœu pieux. Ce sera également bénéfique pour la compétitivité de l’industrie automobile européenne, car elle restera à la pointe de l’innovation technologique.
En complément, il apparaît indispensable de faire financer les infrastructures et les effets négatifs, dits «coûts externes», par ceux qui les utilisent. Sinon, ce sont les contribuables qui payent, et c’est profondément injuste. Ces principes sont d’ailleurs inscrits dans le traité. Je soutiens donc leur mise en œuvre pour tous les véhicules en Europe.