Les députés socialistes ont exprimé leur méfiance vis-à-vis du futur commissaire européen chargé de la justice, de la liberté et de la sécurité l’Italien Rocco Buttiglione lors d’une audition publique au Parlement européen le mercredi 6 octobre. Alors qu’il a, avec une certaine habileté, laissé croire qu’il était sur la ligne de son prédécesseur, Antonio Vitorino, Martine Roure, coordinatrice PSE de la commission des libertés civiles, justice et affaires intérieures au Parlement européen, a remarqué qu’il était en opposition sur de nombreux points.
Alors que le commissaire désigné a proposé d’ouvrir des canaux pour l’immigration légale, il est toutefois resté très flou sur la question et n’a dit, à aucun moment, quelles propositions il pourrait faire pour aller dans ce sens.
Martine Roure s’est montrée préoccupée par les propositions du commissaire selon lequel seuls les centres de transit sont envisageables pour les illégaux. Elle est plutôt d’avis qu’il faille prioritairement harmoniser les politiques d’immigration en Europe et promouvoir le co-développement des pays d’origine. Le commissaire Buttiglione a pour sa part esquivé la question du contrôle parlementaire sur la liste des pays sûrs.
Concernant les droits fondamentaux, Rocco Buttiglione a bien sûr fait référence, à plusieurs reprises, à la Charte des droits fondamentaux. Il a laissé une impression de malaise chez les députés de notre Groupe, notamment en insistant sur sa conception douteuse de la place des femmes dans la société et sur son attitude envers les homosexuels. Son passé politique a déjà pu démontrer que ses valeurs morales ont une influence sur son action politique.