Emmanuel Maurel (S&D). – Monsieur le Président, la principale conclusion du sommet du Conseil, c’est qu’il faut favoriser l’investissement en Europe après des années de politiques d’austérité qui ont échoué. Nous ne pouvons que souscrire évidemment à cette conclusion. Le débat entre nous porte sur les moyens pour parvenir à relancer cet investissement public et privé.
Je dois vous dire que je m’interroge, avec beaucoup de citoyens européens, quand je lis dans le document final du Conseil qu’il faut accélérer les négociations pour le traité transatlantique entre les États-Unis et l’Europe. Pourquoi une telle précipitation au moment où se succèdent des études réalisées par des économistes et par des scientifiques qui montrent très clairement que les bénéfices économiques de ce traité pour l’Europe sont largement hypothétiques? Ces études montrent très clairement aussi qu’il peut y avoir des risques pour les exportations de la plupart des pays européens et une pression à la baisse sur les salaires, bref, qu’aujourd’hui les risques et les menaces sont réels.
Par conséquent, à l’issue de ce Conseil, je pose la question suivante: à force de vouloir aller très vite pour des raisons idéologiques, ne sommes-nous pas en train de menacer le projet européen et faut-il vraiment poursuivre cette fuite en avant?