Dans un monde « normal » la découverte d’un scandale aussi grave que celui des lasagnes à la viande de cheval aurait immédiatement entrainé une réaction législative des pouvoirs publics pour encadrer et prévenir toutes dérives identiques, protéger les consommateurs et sécuriser les filières des viandes et de l’agroalimentaire. Il faut croire que dans celui de la Commission européenne, les choses ne se passent pas tout à fait de cette façon.
Depuis ce scandale le gouvernement français avait pourtant exigé un renforcement de la législation existante sur l’étiquetage. La rencontre qui s’est déroulée début septembre entre Benoit HAMON, Ministre Français en charge de la consommation et Monsieur BORG, Commissaire européen en charge de la santé et de la consommation, laissait espérer une évolution rapide de la réglementation européenne. Il s’agissait de l’inscription dans le droit européen du principe de l’étiquetage de l’origine de la viande dans les plats préparés. Mais à ce jour, « la Commission Européenne n’a toujours pas réagi et ne semble pas avoir l’intention de le faire » dénonce Eric ANDRIEU.
« Tout juste se réfugie-t-elle derrière le calendrier de présentation de deux rapports chargés de l’éclairer. L’un sur l’extension de l’étiquetage de l’indication d’origine à tous les types de viandes, l’autre sur la prise en compte de l’obligation d’origine pour les plats préparés. Cette attitude est irresponsable, il faut impérativement et de toute urgence légiférer » juge t’il.
Tout comme les consommateurs européens qui ont le droit d’exiger et de connaitre d’où viennent leurs aliments, et les professionnels des filières viandes qui réclament un encadrement des pratiques pour écarter les intermédiaires peu scrupuleux, l’eurodéputé plaide pour une accélération du calendrier de la Commission et « insiste auprès d’elle pour qu’elle s’engage vers une réelle législation notamment sur l’étiquetage de l’origine des viandes dans les plats préparés».