Le Monde révèle ce 7 octobre l’existence d’un fichage ethnique des Rroms et des gens du voyage, le fichier MENS: Minorités Ethniques Non Sédentarisées, détaillant la généalogie, la répartition géographique, et le recensement nominatif des interpellations de personnes Rroms.
Après la découverte de la circulaire ministérielle du 5 août demandant l’évacuation des campements illégaux et « en priorité ceux des Rroms », une nouvelle preuve est faite de l’acharnement ethnique des autorités françaises contre cette communauté.
Les représentants des associations de Rroms et de gens du voyage ont porté plainte mercredi 6 octobre pour constitution de fichier non déclaré, et conservation de données personnelles à caractère racial et ethnique. Rappelons que ce délit est puni par la loi de 5 ans de prison et de 300 000 euros d’amende.
Cette nouvelle découverte de pratiques indignes de la part des autorités françaises rend encore plus urgente et indispensable une sanction de la part de l’Union européenne. Viviane Reding, Commissaire à la Justice et aux Droits fondamentaux, après l’avoir envisagé dans un premier temps, avait renoncé à déclencher une procédure d’infraction envers la France pour discrimination, se concentrant sur la question de la libre circulation. Désormais, cette démarche paraît incontournable.
Alors que le gouvernement se targue de vouloir prendre le problème à bras le corps, et de vouloir trouver des solutions européennes, en cas de confirmation de l’existence de ce fichier, il est clair qu’on observe plutôt une chasse aux sorcières ethnique et systématique, à des années lumières de la recherche de solutions partagées d’insertion sociale pour les membres de cette communauté.