Les débats sur la préparation du budget 2011 qui ont eu lieu la semaine passée à Bruxelles ont largement confirmé l’impasse financière dans laquelle l’Union européenne est aujourd’hui engagée. Cette situation n’est certes pas nouvelle, mais elle s’aggrave Traité après Traité.
Membre titulaire de la Commission des Budgets, l’eurodéputée socialiste française Estelle GRELIER dénonce une situation pour le moins paradoxale : « plus l’Europe s’élargit, plus les compétences qui lui sont confiées s’étendent, plus elle affiche ses ambitions… et moins elle dispose des moyens de les assumer » souligne-t-elle en rappelant que le Budget de l’Union correspond à celui d’un pays moyen européen et qu’il est inférieur au déficit annuel français de l’exercice 2009.
Au-delà du niveau notoirement insuffisant du Budget européen, Estelle GRELIER soulève la problématique plus structurelle de son financement. Elle le juge trop prisonnier des contributions nationales des Etats-membres, lesquelles représentent près de 75% des ressources de l’Union. « Aujourd’hui, si l’on décidait d’élever le plafond de dépenses au seuil maximum autorisé par les Traités, cela représenterait un prélèvement supplémentaire de plus de 5 milliards pour des pays comme la France ou l’Allemagne. Chacun comprend bien que ce n’est pas possible dans le contexte actuel. Il ne s’agit pas de rajouter de la rigueur à la rigueur car au final ce sont les citoyens qui payent au prix fort les conséquences de ces politiques d’austérité ».
Considérant que le secteur financier est le premier responsable de la crise et de l’explosion de l’endettement public, le Groupe S&D a proposé, par voie d’amendement au budget 2011, la création d’une ligne « ressources propres » alimentée par une taxation des transactions financières, tout en appelant à l’ouverture de négociations sur cette question avec le Conseil et la Commission. Ces propositions, hélas, ont été purement et simplement rejetées par la Droite (PPE et ALDE) en commission des budgets.
Catherine Trautmann, Présidente de la Délégation Socialiste Française au Parlement Européen s’étonne de cette contradiction : « alors que la droite européenne se réjouit par voie de presse de la mise en place d’une taxe sur les transactions financières, elle préfère s’y opposer lorsque ses voix contribueraient enfin à placer ce point au cœur des négociations. Conscient de l’apport décisif de cette taxe en termes de redistribution des richesses et de solidarité, le groupe S&D redéposera cet amendement à l’occasion du vote sur le Budget 2011 lors de la session plénière du 20 octobre prochain ».