Gilles Pargneaux (S&D). – Monsieur le Président, Madame la Haute représentante, chers collègues, après les attaques terroristes du 13 novembre 2015, le président français, François Hollande, a invoqué l’article 42, paragraphe 7, du traité sur l’Union européenne lors de son discours prononcé devant le Parlement français en congrès le 16 novembre 2015.
Face à la barbarie, face aux crimes abjects, face à l’envie de mort sur notre territoire, la solidarité européenne était la seule et unique réponse. Aujourd’hui, cette solidarité est symbolisée par cet article 42, paragraphe 7, du traité sur l’Union européenne. Oui, la France a besoin d’une assistance mutuelle de l’Europe, car, bien souvent, elle est seule pour combattre ceux-là mêmes qui nous attaquent. Beaucoup d’États membres ont très rapidement répondu positivement à l’invocation de cet article. Je salue ces décisions, leurs décisions.
Alors que vous devez communiquer une nouvelle stratégie globale de politique étrangère et de sécurité pour l’Union européenne d’ici juin 2016, Madame la Haute représentante, il est important que cette invocation par la France de la clause de défense mutuelle puisse prendre une dimension opérationnelle. En effet, c’est la première fois qu’un État membre utilise cette clause. Alors, faisons du coup d’essai un coup de maître, relançons le chantier de la défense européenne, comme un certain nombre de collègues viennent de l’indiquer. Nous ne pouvons plus nous voiler la face. L’Europe a des défis sécuritaires partagés par l’ensemble de ses États membres et ceci dans son voisinage immédiat: Sahel, Proche-Orient, Moyen-Orient. La conclusion est simple: notre sécurité est commune, elle est régionale, elle ne peut pas être dispersée. Face à cette situation, seule une véritable Europe de la défense sera à la hauteur. L’Europe ne peut pas se reposer seulement sur un pays comme la France, et la France ne pourra pas raisonnablement s’occuper seule de la sécurité de l’Europe. N’ayons donc pas peur de dire à ceux qui veulent toujours moins d’Europe qu’ils se trompent du tout au tout et qu’au contraire, c’est uniquement par plus d’Europe que nous arriverons à mater et à combattre ces terrorismes dans cette guerre qui nous occupe. Voilà la réalité, voilà notre chantier politique majeur qui redonnera à l’Europe le prestige qu’elle a perdu dans ces années de crise.
Je vous remercie, Madame la Haute représentante, chers collègues, de votre attention. Je pense qu’il s’agit d’un débat majeur et que nous devons aujourd’hui, dans notre débat au Parlement européen, en relation avec vous et le Conseil européen, y apporter les réponses qu’attendent non seulement les Françaises et les Français, mais aussi les 500 millions d’Européennes et d’Européens.