Le Parlement européen a voté aujourd’hui le rapport d’initiative de mesdames Kallas et Gebhardt, réponse du Parlement à la Commission européenne qui a placé le marché unique numérique parmi ses cinq grandes priorités. Si les eurodéputés socialistes et radicaux partagent ses objectifs, Virginie Rozière et Pervenche Berès regrettent la faible place accordée à la culture et aux créateurs dans cette stratégie, alors que les industries culturelles et créatives en Europe génèrent plus d’emplois que l’automobile ou le secteur pharmaceutique.
Le rapport voté par le Parlement souhaite stimuler un grand marché numérique européen et aborde tous les aspects de la numérisation sur nos sociétés, ce que n’avait pas fait la Commission européenne ; il préconise l’amélioration du cadre juridique protégeant le consommateur lors des achats de contenus numériques, et se place dans une perspective favorable à l’innovation et à l’investissement de long terme dans le secteur des télécoms.
Cependant la délégation socialiste française regrette que la préoccupation de la satisfaction des consommateurs prime sur la meilleure prise en compte des besoins de la création et la juste rémunération des créateurs, car c’est le numérique qui doit être au service de la culture et non l’inverse.
Ce rapport est par ailleurs trop ambigu sur les questions du blocage territorial et de la responsabilité des plates-formes, alors que vont s’ouvrir d’importants dossiers sur la portabilité, les droits d’auteur et la révision de la directive sur les services médias audiovisuels.
« La culture est le terreau et le ciment de nos sociétés européennes. C’est pour cela que nous devons soutenir les artistes et les entreprises culturelles européennes. Nous devons établir des conditions équitables avec les géants du numérique qui accaparent une part toujours plus importante de la valeur, privent les entreprises européennes des revenus qu’elles méritent et dont elles ont besoin pour faire vivre une culture et une création de qualité » ont déclaré Pervenche Berès et Virginie Rozière.
La délégation socialiste française a soutenu un rapport qui vise à faire entrer l’Europe dans l’ère du numérique en lien avec la volonté du gouvernement français, elle est mobilisée pour que les législations à venir permettent à l’Union de gagner la bataille des contenus.