Le premier ministre hongrois Viktor Orbán et son gouvernement de centre droit ont été sévèrement critiqués aujourd’hui à Strasbourg par le Parlement européen et la Commission pour avoir introduit de nouvelles réformes constitutionnelles controversées qui bafouent l’Etat de droit et les libertés fondamentales des Hongrois.
La Commission européenne a déjà lancé l’an dernier une série de procédures d’infraction, dont certaines sont toujours en suspens contre le gouvernement.
Le chef de file du groupe S&D Hannes Swoboda s’est exprimé au Parlement européen ce matin:
« Le Conseil tout comme le Parti populaire européen (PPE) doivent adopter une position claire et affirmer s’ils soutiennent la Commission de M. Barroso ou M.Orbán.
L’Union européenne doit faire preuve de fermeté et s’en tenir à l’analyse approfondie de la Commission européenne et de la commission de Venise du Conseil de l’Europe.
Nous exigeons que le gouvernement Orbán revienne aux normes européennes et que, si la Commission européenne et la commission de Venise le recommandent, annule les amendements constitutionnels.
M. Orbán heurte les droits et libertés civiles des Hongrois et par dessus le marché rajoute des taxes pour payer les sanctions européennes qui en résultent.
Les amis politiques de M Orban sont en train de créer un climat politique délétère où les déclarations antisémites et anti-Roms sont de retour sans que le gouvernement ne réagisse. »
La vice présidente S&D Sylvie Guillaume a ajouté:
« Nous sommes particulièrement inquiets de ces agissements qui sapent les valeurs européennes en Hongrie. Les distinctions qui ont été, en effet, octroyées récemment à des individus racistes, antisémites et néo-nazis sont de très mauvais signes.
Nous, socialistes et démocrates, souhaitons envoyer un message fort de solidarité aux citoyens hongrois et aux représentants qui se dressent contre les menaces qui pèsent sur leurs droits. Contrairement à ce qu’affirme Viktor Orbán, Europe est la solution pas le problème. »
Le député S&D et président de la commission libertés civiles, justice et affaires intérieures Juan Fernando Lopez Aguilar a déclaré:
« Il est temps que M Orbán arrête de faire son cirque en affirmant que le Parlement européen interfère avec les affaires intérieures de la Hongrie.
« Le Parlement européen représente 500 millions de citoyens dont 10 million de Hongrois. Nous avons toute légitimité à soutenir les citoyens que nous représentons et nous battre pour leurs doits quand ils sont violés de la sorte ».