Pervenche Berès (S&D). – Monsieur le Président, Monsieur le Président de l’Eurogroupe, Monsieur le Commissaire, nous voici réunis après les conclusions de l’Eurogroupe du 21 juin, qui marquent la fin d’une longue période qui a vu la Grèce subir plusieurs programmes, sur une longue durée et avec beaucoup d’intensité. Je crois que c’est un moment qu’il faut saluer.
Nous étions, avec une délégation du Parlement, en Grèce la semaine dernière, et on peut dire que là-bas, quelque chose a changé et, dans ce quelque chose qui a changé, l’idéologie n’est peut-être pas là où on le croit. On a parfois l’impression, voire la certitude, d’un gouvernement parfaitement maître de son navire, en responsabilité, négociant avec les instances internationales et d’une opposition qui continue à mettre de l’huile sur le feu, une opposition qui préfère voir la Grèce devoir souscrire une nouvelle ligne de crédit, plutôt que d’accepter une prolongation de la maturité en Grèce. Sur la scène européenne, une opposition qui préfère continuer à penser que ce serait bien d’avoir un programme pour la Grèce, pour ne pas faire confiance à ce gouvernement, alors même qu’il a démontré, jour après jour, sa capacité à mener les réformes.
Alors bien sûr, tout n’est pas parfait. Il faudra qu’en Grèce, la question de la collecte de l’impôt reste une priorité. Il ne faudra pas procéder à une redéfinition des conditions de la fiscalité, mais bien à une continuation de l’amélioration de la collecte.
Bien sûr, il nous faut aussi tirer des enseignements. Il faudra aider la Grèce à développer des projets, à faire en sorte qu’il y ait une capacité administrative, à financer et à soutenir l’investissement national.
Bien sûr, il faut aussi que la Grèce retrouve un espace de politique budgétaire contracyclique, c’est l’espace que les conclusions du 21 avril ont permis. Mais il nous faut aussi, pour nous, tirer des leçons, car nous ne pourrons pas recommencer des programmes dans d’autres pays comme nous l’avons fait en Grèce. Je n’espère pas que cela advienne, mais si cela doit advenir, il faudra être plus prudent sur le coût social et économique de tels programmes de redressement.
Et puis, cette crise n’a jamais été une crise seulement de la Grèce, c’est aussi une crise qui dit quelque chose sur le fonctionnement de la zone euro, sur la nécessité d’avoir une capacité de stabilisation, une capacité d’investissement. C’est tout le débat sur l’avenir de la zone euro, que nous devons à nouveau mettre sur le chantier.