Messieurs les Présidents, Madame la Ministre,
la Présidence suédoise a connu des moments que l’on peut qualifier d’historiques: l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne, les nominations du premier président du Conseil européen, de la haute représentante, mais aussi la conférence sur le climat ou la désignation d’une nouvelle Commission et encore – permettez cette petite référence – le paquet télécom.
Ces événements ont créé un espoir. Pourtant, dans le bilan, il reste quelques demi-teintes. Premièrement, notre Parlement, attaché à l’organisation de la supervision européenne des marchés financiers, a accueilli les propositions avancées par le groupe de sages de Jacques de Larosière comme une étape indispensable. Or, les conclusions du Conseil ECOFIN du 2 décembre dernier sont bien en deçà de ce niveau réaliste d’ambition.
Je tiens à rappeler ici que le Parlement veillera à rééquilibrer les propositions dont il est saisi, afin de rendre les marchés financiers plus solides. Il en va de même en ce qui concerne les engagements financiers pour les pays du Sud en matière de lutte contre le changement climatique. Alors qu’à Copenhague, les pays pauvres exigent de véritables engagements sur le financement à long terme, le Conseil ne parvient qu’à engager 7,2 milliards d’euros sur trois ans. C’est une première avancée, il faut en convenir, mais elle est largement sous-proportionnée, d’autant qu’elle provient, pour partie, d’un redéploiement.
Enfin, dans le domaine financier, nous nous félicitons de la volonté d’imposer des règles et d’agir avec vigueur en matière aussi bien de surveillance que de fiscalité. Je remarque en particulier, dans les conclusions du Conseil, la mention d’un prélèvement mondial sur les transactions financières que nous, socialistes, appelons de nos vœux depuis plus de dix ans. Il reste encore du chemin à faire. L’exploration de nouvelles ressources financières au service de l’emploi, de la solidarité intra et extraeuropéenne, ainsi que du financement de la lutte contre le changement climatique, est un enjeu majeur. J’invite – c’est bientôt Noël – le Conseil à nous préparer une décision sur les ressources propres dans les années qui viennent.