Gilles Pargneaux (S&D). Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, voilà enfin la fin d’une fausse bonne solution, celle des agrocarburants de première génération.

 

L’idée paraissait séduisante, à l’origine: conduire sans utiliser de pétrole. Pourtant, l’enfer est pavé de bonnes intentions. C’était une aberration et nous devons, bien évidemment, être satisfaits que l’Union européenne et vous, Monsieur le Commissaire, aient décidé de tourner le dos à ces carburants qui n’ont de bio que le nom.

 

Au moment où nous avons l’ambition d’atteindre un compromis contraignant à l’échelle planétaire lors du sommet de Paris – la COP21 –, nous disposons là d’un premier signal positif de la part de l’Europe: nous sommes prêts à nous mettre sérieusement au service d’une économie à faible intensité de carbone.

 

Évidemment, tout n’est pas parfait, loin de là. J’aurais, personnellement, souhaité aller plus loin, en demandant l’inclusion des facteurs ILUC dans les critères de durabilité des agrocarburants ou encore en imposant des objectifs contraignants pour les biocarburants vertueux. Il faut cependant avoir bien en tête qu’il s’agit là d’un compromis qui n’est qu’une étape, mais une étape importante. Nous disposons désormais du cap: l’avenir est aux biocarburants avancés; les biocarburants de première génération sont dépassés. L’essentiel est là: l’Europe reconnaît enfin que les agrocarburants ne sont pas une réponse au changement climatique.

 

La balle est maintenant dans le camp des États membres. En France, par exemple, l’objectif est la création, d’ici à 2020, de 150 000 emplois dans ce domaine des biocarburants avancés.

 

Nous sommes devant un défi, que nous allons aborder à la COP21 en décembre, à Paris. Cette décision que nous prenons aujourd’hui va dans le bon sens.