Madame la Présidente, Madame la Haute représentante, chers collègues,
les élections en Côte d’Ivoire viennent d’avoir lieu.
La communauté internationale avait toléré qu’elles soient repoussées par le régime de Laurent Gbagbo année après année. Ces reports successifs avaient alerté un certain nombre d’entre nous sur les difficultés que nous connaissons aujourd’hui mais nous espérions au fond de nous‑mêmes que l’esprit démocratique prévaudrait dans un pays qui a trop souffert de confrontations stériles et inacceptables, en particulier autour de la notion de l’ivoirité.
La communauté internationale, et en particulier l’Union européenne autour de Catherine Ashton et à travers mon collègue Preda, s’est mobilisée, et il faut s’en féliciter, pour que ces élections puissent se dérouler dans les meilleures conditions, dans la transparence et sans violences.
La campagne électorale nous a laissé espérer au regard du calme qui a prévalu et du respect entre les candidats que le résultat serait accepté par toutes les parties. Malheureusement aujourd’hui, le résultat démocratiquement sorti des urnes est nié par le président sortant.
Je me prononcerai donc, comme mes collègues, pour qu’un appel soit lancé à M. Gbagbo à travers le vote de demain afin qu’il admette que ce qui lui apparaît comme un sort contraire ou une machination n’est en réalité que la volonté de la majorité de ses concitoyens. Il ne peut en aucun cas s’accrocher au pouvoir sans remettre en cause une partie de sa propre histoire militante qui était d’apparaître, alors qu’il était résident en Europe, comme un homme porteur de la liberté retrouvée et de la démocratie installée dans son pays.
Le représentant des Nations unies en Côte d’Ivoire a assumé avec courage le rôle qui a été le sien et a annoncé les résultats du scrutin.
Je tiens aussi, en tant que premier vice‑président de l’Assemblée parlementaire ACP‑UE, à souligner qu’une déclaration a été adoptée par notre assemblée le 3 décembre dernier à Kinshasa condamnant fermement la décision du Conseil constitutionnel ivoirien d’invalider les résultats.
Cette déclaration s’ajoute à la prise de position claire et sans ambiguïté des dirigeants des pays membres de la CDAO et de l’Union africaine. Le régime de M. Gbagbo n’est aujourd’hui, ni voulu par ses concitoyens, ni soutenu par ses voisins, ni accepté par la communauté internationale. Il est donc temps qu’il reconnaisse la victoire d’Alassane Ouattara, Président de Côte d’Ivoire démocratiquement élu, qui doit être en capacité, le plus rapidement possible, d’assumer la responsabilité confiée par son peuple.
Je conclus, Madame la Présidente, Madame la Haute représentante, chers collègues, en demandant que l’Union européenne assume le rôle qui est le sien à travers les moyens dont elle dispose pour faire admettre à M. Laurent Gbagbo et à son gouvernement illégitime que le jeu est fini. Nous n’accepterons pas que son obstination conduise la Côte d’Ivoire au chaos.