Pervenche Berès (S&D). – Monsieur le Président, il y a plus de dix ans, le 29 janvier 2004, dans cet hémicycle, le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, dans un magnifique discours de réception du prix Sakharov, nous disait que les mouvements de population n’allaient pas s’arrêter et qu’en tant que communauté internationale, il nous fallait gérer beaucoup mieux que nous le faisons actuellement les mouvements transfrontaliers, non seulement pour le bien des personnes qui se déplacent, mais aussi dans l’intérêt des pays que ces personnes ont quitté, des pays qu’elles traversent et des pays vers lesquels elles migrent.
C’est exactement ce que nous propose de faire le rapport de Mmes Metsola et Kyenge. Je veux donc les en remercier et les en féliciter car, fondamentalement, derrière leur rapport se pose la question de nos capacités d’intégration. Certains voudraient entretenir la confusion entre, d’un côté, des réfugiés qui auraient vocation à retourner dans leur pays et, de l’autre, des migrants économiques qu’il faudrait chasser.
La réalité, c’est que les réfugiés sont aujourd’hui dans nos sociétés, dans nos États, pour des périodes dont personne ne peut imaginer qu’elles seront de courte durée. Par conséquent, tout ce qui est proposé dans ce rapport pour que la politique d’intégration soit un succès doit être fortement soutenu non seulement par ce Parlement européen, mais aussi par la Commission, dans une approche globale.