Monsieur le Président, Madame la Haute représentante, d’abord, merci pour votre engagement, nous l’attendions depuis longtemps. Enfin, l’Union commence à se saisir d’un problème important! Vous cherchez la paix et un rôle politique pour l’Union, il faut donc la crédibilité et le rassemblement. Faisons attention à ce que ce débat ne nous mette pas dans la situation – que vous avez d’ailleurs un peu connue lorsque vous êtes allée à Gaza – où nous perdrions notre crédibilité, où nous serions désunis. À Gaza, vous l’avez vu, vous avez pu y entrer, le gouvernement palestinien n’a pas pu, dans son propre territoire.
Nous faisons dans cette discussion comme si les États ou les parlements qui incitaient les États européens à prendre une position avaient la même position. C’est faux! Le Parlement français, le Parlement suédois et le Parlement espagnol ont des positions différentes. L’Union affiche son désaccord. En Espagne, on ne parle pas de reconnaissance puis de négociation, mais de négociation puis de reconnaissance. Il faut y veiller pour donner de la force à votre action.
Enfin, 135 États ont déjà procédé à cette reconnaissance, et nous avons bien vu que cela n’avait pas pour autant incité à la paix. Nous avons besoin de sortir du statu quo, nous allons vous appuyer pleinement, mais il faut une initiative qui, au-delà de la reconnaissance, soit une initiative et un chemin pour la paix qui prennent en considération les uns et les autres. Il y a dans cette initiative un peu hâtive une forme de paresse. Faisons attention à ce qu’elle ne divise pas le Parlement européen, l’Union européenne, et qu’elle ne nous fasse pas perdre toute crédibilité.