Isabelle Thomas (S&D). – Madame la Présidente, Monsieur le Commissaire, chers collègues, je crois qu’il faut que chacun l’admette: un certain nombre d’indicateurs ont bougé en Grèce, comme en témoigne son excédent primaire, dont bien d’autres États membres ne peuvent se prévaloir. Mais comment s’en réjouir lorsque nous voyons les souffrances colossales qu’a endurées le peuple grec?
Je partage votre avis, Monsieur le Commissaire: la balle est désormais dans le camp des institutions européennes. Les ministres de la zone euro auront, dès la semaine prochaine, la responsabilité de débloquer la nouvelle tranche de prêts, et nous attendons qu’ils le fassent. Désormais, l’agenda doit porter sur l’allégement de la dette pour que nous puissions enfin envisager de sortir de cette crise qui n’en finit pas. Cependant, tous les sacrifices imposés au peuple grec ont démontré la déficience des outils dont dispose la zone euro pour répondre aux chocs asymétriques.
Nous avons besoin d’une capacité budgétaire de la zone euro, pas dans vingt ans dans un avenir utopique mais vite, avec un calendrier de mise en œuvre, afin de disposer des outils permettant de faire face aux prochaines crises. De même, nous avons besoin d’un budget de l’Union à la hauteur des enjeux. Avec la révision du cadre financier pluriannuel, une nouvelle étape démarre: elle devra passer à la fois par une hausse des plafonds et par une réforme du Fonds européen pour les investissements stratégiques pour que ce dernier profite aussi aux États qui en ont le plus besoin, comme la Grèce.