Edouard Martin (S&D). – Madame la Présidente, Monsieur le Commissaire, je crains qu’une nouvelle fois nous ne rations le train de l’histoire, car le texte qui nous est proposé est un texte fade. Il est fade parce que, tout au long des discussions, les uns pour des intérêts nationaux, les autres pour des intérêts sectoriels ou d’autres pour les deux en même temps, en arrivent à ces résultats.
Vous n’êtes pas sans savoir que je défends l’ajustement carbone aux frontières mais, vous même, vous vous y êtes toujours opposé parce que vous disiez – vous dites toujours – que c’est une mesure protectionniste. Protectionniste, oui: protectionniste du climat, de l’environnement, des emplois. Je plaide donc pour l’ajustement carbone aux frontières. D’ailleurs, beaucoup de pays tiers, dont la Chine, l’ont très bien compris et investissent massivement pour décarboner leur industrie et leur économie.
Imaginez le ridicule de la chose si demain, dans cinq ans, dans dix ans, les produits importés sont moins carbonés que les nôtres. Nous aurons l’air idiot, ne trouvez-vous pas, Monsieur le Commissaire? C’est donc pour cela que nous manquons d’ambition et là nous avons raté le train de l’histoire. Et vous savez, moi, les soupes fades, je n’aime pas les manger.