Christine Revault D’Allonnes Bonnefoy (S&D). – Madame la Présidente, le corps d’une femme n’appartient à personne d’autre qu’elle-même. Ce n’est pas un champ de bataille idéologique, ni une question nationale.
Interdire à une femme de disposer librement de son corps, c’est violer ses droits fondamentaux et perpétrer une violence extrême à son encontre. C’est la rendre victime d’une discrimination intolérable. Au contraire, défendre le droit à un avortement sûr et légal, c’est protéger la vie, la santé et la dignité des femmes.
La proposition de loi liberticide et rétrograde menaçant d’interdire totalement l’avortement en Pologne est une honte. C’est une honte de considérer les femmes qui choisissent d’avorter comme des criminelles et de les envoyer en prison, même dans les cas les plus extrêmes de viol ou d’inceste. C’est une honte pour l’Union européenne. Elle ne pourra rester crédible face au reste du monde tant qu’elle continuera à fermer les yeux sur la façon dont les droits des femmes sont bafoués en son propre sein.
Au nom du principe fondateur d’égalité entre les femmes et les hommes, en soutien aux femmes polonaises qui se battent pour leurs droits et en vue de protéger de la même façon toutes les Européennes, le droit à l’avortement doit enfin être reconnu et garanti comme un droit fondamental par l’Union européenne.