Ce mercredi 25 avril, le Commissaire Lewandowski a présenté le projet de budget pour l’année 2013, adopté le jour-même par le collège des Commissaires.
Ce budget se veut « responsable et réaliste » pour répondre aux demandes du Parlement européen. Plusieurs Etats membres, comme la France par la voix de Mme Pécresse, l’ont cependant dénoncé comme étant « impossible, injustifiable et inacceptable », courant après les populistes qui considèrent que l’Europe est une charge et un problème.
La Ministre du Budget française, en prenant prétexte des 6,8% d’augmentation demandés par la Commission, ment par omission et caricature les faits : cette augmentation concerne les « crédits de paiement », c’est-à-dire les crédits qui servent à payer les factures que l’Union européenne a engagées, avec l’accord des Etats membres, et bien souvent à leur demande.
De l’aveu même de M. Lewandowski, cette demande de 6,8 % ne correspond même pas au montant qui serait effectivement nécessaire pour honorer tous les engagements de l’Union européenne. La question du « reste à liquider », c’est-à-dire des crédits de paiement qu’il manque pour payer toutes les factures de l’Union européenne, est devenue une question fondamentale : tous les ans, ce manque d’argent s’accumule et devrait atteindre plus de 207 milliards d’euros d’ici à la fin 2013. La position du Conseil, et en particulier de Valérie Pécresse, est malhonnête, en plus d’être l’expression d’une mauvaise gestion.
En ce qui concerne les crédits d’engagement, c’est-à-dire ceux qui portent sur les projets à développer, la demande d’augmentation de la Commission sera inférieure au taux d’inflation prévu dans l’Union européenne, à savoir moins de 2%. Pourtant, le budget européen est déjà trop faible pour contrebalancer les politiques de l’austérité dans les Etats membres.
Les négociations pour le budget 2013 s’annoncent très ardues, mais pourtant fondamentales. En effet, ce sont les chiffres qui seront décidés pour 2013 qui devront, selon les demandes du Parlement, constituer la base de négociation pour le prochain cadre financier 2014-2020 : le Parlement européen a ainsi demandé que ce cadre financier soit estimé à +5% des montants 2013.