Le commissaire européen à l’agriculture Dacian Ciolos est aujourd’hui venu présenter aux membres de la commission agricole du Parlement européen, ses propositions sur les relations contractuelles dans le secteur du lait. Rappelons que ces mesures sont issues des recommandations formulées par le Groupe d’Experts à Haut Niveau sur le lait, créé au lendemain de la très forte crise qu’a connue le secteur laitier européen en 2009, et dont l’objectif était de stabiliser le marché et le revenu des producteurs.
Dans son projet de règlement la Commission offre la possibilité aux producteurs de négocier collectivement avec les transformateurs des contrats écrits à durée déterminée, par le biais de leurs organisations de producteurs de façon à renforcer leur pouvoir de négociation vis à vis de leurs acheteurs. Les coopératives sont exclues de l’obligation de recourir à ces contrats, car leurs statuts contiennent des règles poursuivant ce même objectif.
Les propositions de la Commission concernant la contractualisation m’apparaissent trop restrictives. En effet la Commission limite les volumes de lait pouvant faire l’objet de cette contractualisation à 3,5% de la production totale de lait de l’Union européenne, et à 33% de la production nationale totale de chaque Etat membre, ces plafonds étant justifiés et imposés nous dit-on pour ne pas trop affecter la libre concurrence.
Mais ce qui me semble plus grave est que ces types de contrats ne permettront pas de lutter efficacement contre une trop grande volatilité des prix du lait et n’empêcheront surtout pas qu’une nouvelle crise aigue se produise, avec toutes ses conséquences négatives pour l’ensemble de la filière et surtout sur le revenu des producteurs. Les tendances haussière de la production laitière mondiale dans les prochains mois n’a de ce point de vue rien de rassurant. Les producteurs laitiers ne peuvent pas se permettre de revivre ce qu’ils ont connu en 2009.