Christine Revault D’Allonnes Bonnefoy (S&D). – Madame la Présidente, l’Europe forteresse et le « tout sécuritaire » ne peuvent plus rester l’alpha et l’oméga de notre politique migratoire commune. Il faut, au contraire, œuvrer autant que possible en faveur du respect des droits fondamentaux des migrants et des demandeurs d’asile.
Plus que sur la surveillance des frontières, la vraie priorité porte sur la mise en œuvre cohérente et efficace du régime d’asile européen commun. En ce sens, le bureau européen d’appui en matière d’asile a un rôle clé de coordination à jouer, notamment pour les programmes de réinstallation des réfugiés et la mise en place des visas humanitaires. Pour permettre à l’EASO de répondre à cet objectif ambitieux et essentiel, il importe d’augmenter de façon substantielle les fonds européens qui lui sont alloués. Federica Mogherini a annoncé que l’Union européenne apportera un soutien financier à hauteur d’un milliard d’euros dans le cadre de sa stratégie régionale, pour la Syrie et l’Iraq, pour les années 2015 et 2016.
L’EASO a toute sa place à prendre dans cette stratégie. Les chantiers sont immenses: aider les personnes réfugiées sur place – en particulier les plus vulnérables – , améliorer les capacités des systèmes d’asile des pays du voisinage, mais aussi et surtout, accentuer nos efforts pour accueillir davantage de demandeurs d’asile dans l’Union européenne, dans des conditions décentes et par des voies d’accès sûres et légales.
La majorité des personnes qui souhaitent rejoindre l’Europe aujourd’hui fuient la guerre et ont le droit à une protection internationale. Il ne s’agit ni de flux, ni de pression, mais bien de personnes: hommes, femmes et enfants en quête d’un avenir meilleur.