Eric Andrieu (S&D). – Madame la Présidente, Monsieur le Chancelier, excusez-moi de revenir sur votre slogan d’une «Europe qui protège» parce qu’effectivement il est au cœur de nos discussions. S’il s’agit effectivement de protéger de la fraude et de l’évasion fiscale les citoyens européens pour assurer le pilier social de l’Union européenne, je suis d’accord avec votre vision de la protection. Si c’est pour protéger les travailleurs européens de la financiarisation de notre économie européenne, alors je suis d’accord également pour ce modèle de protection. Si c’est pour renforcer les moyens aux frontières extérieures de l’Union, je suis également d’accord avec vous. Mais si c’est pour entretenir la confusion entre le droit d’asile, le droit des réfugiés et la sécurité des citoyens européens, alors je ne suis pas d’accord avec vous. À aucun moment, Monsieur le Chancelier, les barbelés n’auront jamais empêché l’air de passer.
Faites adopter de façon concrète notre position pour réformer Dublin et vous ferez avancer l’Union européenne collectivement. Sur les ponts que vous créez avec l’Afrique, je crains qu’il y ait aussi des confusions entre les ponts et les murs. Mais si c’est des ponts dont il s’agit, nous avons besoin de moyens supplémentaires. Et là, j’aimerais vous interroger sur votre vision du cadre financier pluriannuel. Allez-vous permettre de dépasser les 1,114 % sur le budget de la contribution des États pour, enfin, avoir une politique européenne ambitieuse à la hauteur de nos enjeux européens et internationaux?