Le 19 février 2009, le Parlement européen a adopté à une très courte majorité avec 293 voix contre 283 – et malgré l’opposition des socialistes français – le rapport d’Ari Vatanen sur le rôle de l’OTAN dans l’architecture de sécurité de l’Union européenne. En donnant l’avantage aux défenseurs de la réintégration officielle de la France dans les structures militaires de l’OTAN, ces 10 voix d’écart relancent un débat ancien mais pour le moins brûlant.
En effet, ce vote intervient tandis que l’annonce officielle de Nicolas Sarkozy du retour de la France dans le commandement de l’OTAN prévu pour avril 2009 prochain résonne encore dans l’esprit des Français.
Au nom de la délégation socialiste au Parlement européen, Pierre Pribetich a déploré fermement « cette décision grave et unilatérale du Président Sarkozy de réintégrer la France au commandement intégré de l’OTAN, qui constitue une profonde atteinte à l’indépendance de la politique étrangère de la France« .
A l’occasion du vote, l’eurodéputé, par ailleurs membre de la commission parlementaire des affaires étrangères et de la sous-commission sécurité et défense, a rappelé la position des socialistes français : « Oui à une Europe de la défense, non au retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN. »
« Nous devons faire avancer l’Europe de la défense« , a-t-il expliqué. « Seule une politique de sécurité et de défense autonome et forte permettra à l’Union européenne de sauvegarder ses valeurs communes, ses intérêts fondamentaux et son indépendance. »
Or, ni la décision du Président Sarkozy, ni le rapport Vatanen, ne favorisent une telle avancée.
C’est pourquoi, en s’opposant en masse au rapport Vatanen, les socialistes ont lancé un signal clair : nous devons soutenir une forte coopération entre l’OTAN et l’Union européenne, mais cette dernière doit construire sur le long terme sa propre identité en matière de défense.
Bruxelles, le 19 février 2009