Pervenche Berès (S&D). – Madame la Présidente, je veux d’abord remercier tous les collègues qui ont adressé à la délégation française des messages de solidarité avec la République française et remercier aussi les collègues qui, ici, au Parlement européen, ont permis que l’hymne national, la Marseillaise, retentisse dans notre hémicycle.
Mais à ceux qui confondent l’identité française et la question migratoire, à ceux qui oublient que l’identité française est liée à l’accueil, je veux rappeler les propos du président de la République devant le Parlement grec lorsque, en visite officielle, en octobre dernier, il rappelait que nous devions nous adresser à l’intelligence des peuples et non pas exciter leurs peurs.
En ce sens, nous devons être solidaires par rapport à ce qui s’est passé à Paris, à Saint-Denis, mais aussi à Beyrouth, à Bamako ou à Tunis. Nous devons apporter une réponse européenne à cette situation. Nous avons besoin de davantage de sécurité intérieure, de sécurité extérieure, de davantage de solidarité intérieure, de davantage de solidarité extérieure.
Solidarité intérieure – il s’agit bien sûr du PNR. Nous sommes mobilisés pour l’obtenir et j’espère que, d’ici la fin de l’année, plutôt que de mettre de l’huile sur le feu, nous parviendrons à cet accord nécessaire, qui est un élément du dispositif, nous le savons.
Concernant la sécurité extérieure, la demande française de mobilisation, pour la première fois, de l’article 42, paragraphe 7, nous montre combien nous avons besoin de progresser pour mettre en place une Europe de la défense et ne pas subir, impuissants, la désintégration à nos côtés de l’État syrien. Mobilisation d’une politique étrangère.
Solidarité intérieure, parce que nous ne pouvons pas laisser se développer une situation où la menace terroriste et les failles du système détricotent trop vite des accords obtenus laborieusement entre les États membres et engendrent et fertilisent les amalgames. Il ne faut pas oublier l’essentiel: les réfugiés syriens sont d’abord les victimes du même ennemi que le nôtre, à savoir Daech.
Nous devons aussi veiller à ce que nos politiques économiques assèchent le terreau sur lequel recrutent les terroristes dans nos quartiers, dans nos territoires.
Enfin, solidarité extérieure, parce que, comme l’a dit ici la chancelière Merkel, nous devons aussi repenser notre politique pour que, dans ces pays, l’État puisse se constituer, la démocratie exister et les gens vivre en disposant d’une perspective de vie dans des conditions décentes.