La Délégation Socialiste Française prend acte de la proposition de Michel Barnier visant à mieux encadrer les agences de notation.
Les agences de notation de crédit ont un rôle manifeste dans le déclenchement et l’amplification de la crise financière, ainsi que dans les attaques spéculatives contre les dettes souveraines.
« Là où nous attendions la création d’une Agence de notation européenne publique et indépendante échappant aux conflits d’intérêts, la Commission européenne préfère protéger les activités lucratives de trois agences se partageant la quasi-totalité du marché de la notation. Comment la Commission européenne peut-elle encore accepter d’accorder une telle importance à ces acteurs qui ont démontré l’étendue de leur incompétence durant ces dernières années? », dénonce Pervenche Berès, présidente de la commission de l’emploi et des affaires sociales.
« La proposition de Michel Barnier de suspendre la notation des pays faisant l’objet d’une aide de l’Union européenne est une solution a minima dont nous ne pouvons en aucun cas nous contenter. Il est inacceptable que des agences de notation échappant à toute forme de contrôle et ne disposant pas des informations permettant d’évaluer la qualité des dettes souveraines puissent imposer à des Etats souverains les politiques budgétaires à mener. Il est temps que la démocratie reprenne ses droits face au chantage des marchés » ajoute Liêm Hoang-Ngoc, également membre de la commission des affaires économiques.
Pour Catherine Trautmann, présidente de la délégation socialiste française au Parlement européen, « cette proposition est trop faible et arrive trop tard : casser le thermomètre ne va pas mettre fin à la maladie de la spéculation qui s’abat sur l’Europe. Cela passe par des mesures qui anticipent les attaques des marchés, notamment par un renforcement du FESF qui dissuade immédiatement les vautours de la finance de parier sur la déliquescence de l’euro et de l’Union européenne ».