Le salon de l’Agriculture touche à sa fin et l’heure du bilan approche : les eurodéputés socialistes et radicaux y ont pris une place active en étant présents aux côtés des agriculteurs.
De nombreux politiques se sont rendus au salon. Commençons par les tartuffes et bonimenteurs, M. Sarkozy, Mme Le Pen et M. Hogan.
Sarkozy prétend que le quinquennat de François Hollande est la cause de tous les maux des agriculteurs. C’est oublier tous les méfaits qu’il a lui-même commis : c’est en effet sous sa présidence que les exportations agricoles françaises sont passées du troisième au cinquième rang mondial. C’est encore au cours de la présidence française de l’Union européenne qu’il a exercée, qu’il a été mis fin aux quotas laitiers. C’est toujours et encore avec son aval, que l’Europe s’est engagée à libéraliser les droits de plantation en matière viticole. Et c’est bien toujours lui qui a renforcé le pouvoir des centrales d’achat des hypermarchés face aux agriculteurs avec la loi de modernisation de l’économie. Avec un tel bilan, ce sont des excuses et non des promesses que M. Sarkozy aurait dû présenter aux agriculteurs.
Mme Le Pen, elle, dit avoir réponse à tout. Pourtant, en 2013, lors de la renégociation sur la PAC, elle a soutenu le pire pour les agriculteurs. Les eurodéputés FN s’étaient en effet opposés à une réorientation des aides des grandes cultures vers les zones défavorisées, ce qui aurait permis une plus juste redistribution et un soutien du secteur de l’élevage. Ne jamais oublier que préconiser la sortie de l’Union européenne, comme le fait Mme Le Pen, prive les agriculteurs français de la PAC, et de débouchés pour leurs produits.
Quant au commissaire à l’agriculture, M. Hogan, il ose twitter : « Je suis un fervent supporter du modèle agricole familial pour un développement équilibré du territoire social, économique et environnemental ». Tous ses actes démontrent le contraire : ultra-libéral, il refuse toute régulation et ouvre les vannes à l’international. Ce faisant, il met en péril l’avenir de millions d’agriculteurs : la seule régulation qu’il propose, c’est celle qui pousse les agriculteurs au suicide ou à la faillite.
Pourtant, les articles 219 et 222 de l’OCM permettent à l’exécutif européen de prendre des mesures exceptionnelles en cas de fortes perturbations des marchés, comme c’est le cas actuellement.
Il est en effet urgent d’intervenir pour stabiliser les échanges et faire remonter les prix.
Enfin, nous saluons avec force la présence quotidienne et l’engagement de Stéphane Le Foll, le ministre de l’Agriculture: sa détermination et l’énergie qu’il déploie finiront par faire plier les partisans du « tout marché » et des fermes-usines. Bio, label Viande de France, révision de la LME, forcing sur la Commission en vue du Conseil Agriculture du 14 mars prochain, circuits courts, traçabilité… c’est un grand ministre de l’Agriculture avec une véritable ambition pour l’agriculture française et les agriculteurs. C’est pourquoi, nous sommes à ses côtés et l’appuyons dans ses efforts pour convaincre les libéraux européens de la nécessité de réguler le marché.
Il y a du travail, quand les conservateurs européens (PPE), les libéraux (ALDE) et les Verts s’allient aujourd’hui même au Parlement européen pour ne pas convoquer le Commissaire Hogan afin qu’il vienne s’expliquer sur la crise agricole lors de la session plénière qui s’ouvre lundi prochain à Strasbourg.