Sylvie Guillaume, au nom du groupe S&D. – Monsieur le Président, nous avons débattu de cette fameuse déclaration UE-Turquie à de nombreuses reprises, mais qu’en est-il de l’avis du Parlement et quel est le bilan de cette déclaration? L’Union européenne renvoie des Syriens vers la Turquie, où la situation des droits de l’homme se dégrade de jour en jour. Certes, il fallait faire baisser la pression migratoire sur la Grèce. Mais n’y avait-il, sincèrement, aucune autre solution que de renvoyer ces réfugiés dans un pays en proie à une telle situation?
Que les choses soient claires, je ne suis pas contre la coopération avec les États tiers, qui est un instrument essentiel d’une politique migratoire européenne globale et efficace, mais cela ne peut pas signifier l’externalisation de cette même politique. Or, force est de constater que l’on continue de passer des accords dans cette voie, comme avec l’Afghanistan, le Pakistan ou le Mali.
Nous devons lutter contre les causes profondes des migrations. C’est probablement ce qui est le plus important et cela doit se faire par notre action extérieure, dans le respect total des valeurs de l’Union. Il serait totalement délétère que cette approche soit conditionnelle, entre l’action humanitaire et la protection des frontières.
Enfin, je voudrais faire part de ma totale incompréhension devant la volonté de rétablir les transferts des demandeurs d’asile au titre du règlement Dublin, alors que, par exemple, la CEDH avait déjà condamné la Belgique, il y a quelques années. Je pense que cela n’est pas la bonne voie et qu’il faut vraiment que la situation soit considérablement améliorée avant de reprendre ces transferts.