Le Parlement européen a voté aujourd’hui le FEAMP. Ce fonds européen constitue le volet financier de la PCP, permettant de concrétiser les objectifs qu’elle avait fixé lors de son adoption en février dernier en matière de pêche et d’aquaculture durable, de renforcement des collectes de données, de contrôles des pêches et de financement de la politique maritime intégrée.
Comme Isabelle THOMAS l’a déclaré mardi soir dans l’hémicycle : « Les travaux en commission de la pêche ont permis d’obtenir des avancées substantielles sur un texte dont la proposition initiale de la Commission incitait plus la profession à se reconvertir qu’à envisager l’avenir avec confiance.»
Les députés ont voté ce matin pour réorienter les aides publiques :
⁃ pour aider des pécheurs en cas d’arrêt temporaire de leur activité pour améliorer la ressource
⁃ pour aider à l’installation des jeunes (100 000€ pour l’achat d’un navire)
⁃ pour augmenter les budgets de contrôle des pêches
⁃ pour financer la récolte des données scientifiques
⁃ pour financer les infrastructures portuaires et notamment pour le débarquement des rejets
⁃ pour compenser les Régions Ultras Périphériques (RUP)
⁃ pour gratifier de bonus les efforts pour une pêche durable
⁃ pour dédommager les pêcheurs qui participent aux Comités consultatifs Régionaux
⁃ pour créer un fonds de mutualisation venant en aide aux professionnels en cas de crise, de catastrophe naturelle.
⁃ pour soutenir l’aquaculture durable, notamment à la conchyliculture
Pour Isabelle THOMAS « Ce fonds doit permettre aux pêcheurs européens de faire face à la concurrence mondiale, concurrence déloyale sur la plan économique et social et qui conduit aujourd’hui à importer plus de 60% des produits de la mer que nous consommons. »
Pour Patrice TIROLIEN, député européen des Outremer : « Ce vote aura permis de faire accepter une évidence : nos pêcheurs des RUP font face à des réalités géographiques radicalement différentes de celles de l’Europe continentale.
En plus d’une augmentation du budget ultramarin au sein du FEAMP de plus de 150 %, nous avons obtenu un certain nombre d’avancées techniques propres à accompagner les pêcheurs dans leurs stratégies de développement locales. C’est dorénavant un véritable programme d’options spécifiques qui se met en place progressivement, avec notamment le financement de dispositifs de concentration de poissons qui donnera une option durable aux pêcheurs antillais face à la crise de la chlordéconne ».
Pour Isabelle THOMAS « Pourtant, malgré ces avancées, il me reste un regret. On ne peut pas exiger des mutations de la pêche sans renouveler l’outil de travail, c’est à dire le navire. Et l’on peut tout à fait renouveler la flotte sans augmenter la capacité de pêche. Pour améliorer la rentabilité économique, la sécurité, la sélectivité pour éviter les rejets, pour équiper les navires de systèmes de propulsion moins polluants, des aides publiques sont nécessaires.
Jusqu’à preuve du contraire, le libre marché mondialisé n’est pas un outil de mise en œuvre des politiques européennes, et encore moins d’une politique alimentaire. Les forces du marché n’aideront pas les navires vétustes à devenir des parangons de sélectivité. Je suis favorable aux aides publiques lorsqu’elles participent de la prospérité de l’Europe et non à son déclin.
Je continuerai à me battre pour que l’Union européenne aide cette activité à se renouveler et à se préserver. »