Dans un communiqué où ils manipulent de faux chiffres et commettent des extrapolations hypocrites et indigentes, Agnès Le Brun et Michel Dantin s’inquiètent « d’une probable baisse de 14 % des aides accordées aux agriculteurs français » et mettent en cause l’action du Président de la République et du Ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll.
Les vrais chiffres sont là : sur la période 2014-2020, la France bénéficiera de 7,7 milliards d’euros courants par an pour les aides directes du premier pilier contre 8 en 2013, et 1,4 Milliards d’euros courants par an pour le deuxième pilier contre 1,3 en 2013. Au total, cela représente 9,1 milliards d’euros par an en moyenne pour 2014-2020 contre 9,3 en 2013, soit tout juste 2% de moins (et non 14%, on appréciera l’écart).
Les perspectives budgétaires qui servent de base aux discussions – pour lesquelles nous continuons de nous battre – étaient loin d’être acquises. Grâce à la mobilisation du Président Hollande, le budget de la PAC a été rehaussé de 8 milliards lors du Conseil européen de novembre 2012 ; et grâce à lui aussi, la France a obtenu un milliard supplémentaire au titre du développement rural lors du Conseil de février 2013.
Enfin, Agnès Le Brun et Michel Dantin ne reculent devant rien puisqu’ils appartiennent au même groupe, à la même délégation qu’Alain Lamassoure, celui-là même qui s’est engagé auprès du Conseil à défendre un budget qui ne respecte pas l’intégralité des lignes rouges fixées par une immense majorité des eurodéputé-e-s. Nous n’aurons pas la cruauté de leur rappeler leur proximité avec les gouvernements conservateurs, dont celui de Nicolas Sarkozy, qui ont pour la première fois fait baisser le budget de l’Union.
À pousser aussi loin dans les manœuvres politiciennes, ces deux députés ne se grandissent pas. Les agriculteurs méritent bien mieux : que les députés européens français joignent leurs efforts à ceux du Ministre Stéphane Le Foll, dans la dernière ligne droite de la réforme de la PAC.