Pervenche Berès (S&D). – Madame la Présidente, Monsieur le Commissaire, le président Juncker nous parle toujours du «triple A social» et ici, ce soir, vous avez parlé de la justice sociale au cœur des priorités de l’Union européenne.
Franchement, je vous le dis, j’ai quand même été très choquée que, dans sa réponse à mes collègues de la commission emploi qui l’ont interpellé sur la suspension des conventions collectives ou de branche au niveau national, le président Juncker a indiqué que la charte des droits fondamentaux n’avait pas lieu de s’appliquer en ce qui concerne le programme de conciliation budgétaire de la Grèce.
Il ne peut pas y avoir deux poids et deux mesures, et si on veut que la Grèce soit exemplaire dans le respect de la règle budgétaire, il faudra lui donner les moyens d’être exemplaire dans le respect de la démocratie sociale, sinon il n’y aura pas de retour du climat de confiance. Ce climat de confiance attend des signes encore un peu plus forts en matière de dette pour que l’investissement reprenne dans ce pays.
Ce pays souffre en première ligne au nom de la solidarité européenne pour l’accueil des réfugiés, ce pays est engagé maintenant depuis de longues années dans des réformes structurelles qu’il met en œuvre avec détermination, avec un gouvernement démocratiquement élu, et il est temps qu’il recouvre tous les outils de la démocratie sociale.
Souvenez-vous qu’au début de l’intervention de la Commission européenne, dans le cas de la troïka, dès le début, l’OIT et le Conseil de l’Europe ont dénoncé ces travers qui empêchaient la Grèce de disposer de ces outils indispensables.
Monsieur le Commissaire, dites au président de la Commission qu’il est temps de permettre à la Grèce de recouvrer tous ces outils qui recréent ce climat de confiance et d’investissement, dont la Grèce et nous-mêmes avons tant besoin.