Monsieur le Président, Madame la Commissaire, les délibérations sur la pêche de cette session préfigurent, chacune à sa manière, une partie de ce que sera l’édifice de la future politique commune de la pêche.
En tant qu’architectes de cette politique, nous devons en permanence garder à l’esprit que chaque pilier du développement durable conditionne l’équilibre et la solidité de cet édifice. En d’autres termes, la politique des pêches doit conforter à la fois la viabilité économique, le maintien des emplois et la préservation des ressources.
Ces cinq rapports mettent à l’épreuve les grands objectifs de la future PCP que sont le rendement maximum durable, la lutte contre les rejets ou l’attribution des droits de pêche. Mais encore faut-il que ces objectifs ne soient pas des slogans. Ainsi, les mesures techniques du rapport Gallagher, même si elles ne sont que transitoires, pointent les difficultés du passage aux cas pratiques, pêcherie par pêcherie, stock par stock.
Le rapport Ferreira sur la pêche artisanale a eu la sagesse de reconnaître qu’il n’existe pas un seul critère, mais une liste de critères, pour définir la pêche artisanale. Le rapport Gróbarczyk pose la question du manque de données. Le rapport Lövin sur la dimension externe souligne que nous évoluons dans un contexte mondial et pose la question des conditions d’exploitation des ressources hors des eaux européennes, ainsi que des conditions d’importation pour un juste échange. Il n’est plus possible que les contraintes imposées à nos pêcheurs ne soient pas corrigées par des contraintes d’importation qui évitent une concurrence déloyale. Enfin, le rapport Patrão Neve sur les requins pose notamment l’urgence d’un renfort des contrôles de l’Union.
La réussite d’une ambition ne se proclame pas: elle se construit par le travail patient et minutieux entre objectifs et moyens. C’est ce que nous tentons de faire.